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Voilà un billet chez Maître Eolas que je trouve fort juste, avec de surcroît une période de recul par rapport aux événements et une proximité incontestable avec certains des acteurs. A lire donc.

Et pourtant certains cherchent encore des preuves du réchauffement climatique...

Aaah poésie, poésie!

Mais pourquoi ne peut-on pas mettre un chat à sécher dans un four à micro-ondes?

Je pense que tout le monde a entendu parler de ce fait divers, une mamie qui avait porté plainte contre un fabriquant de fours à micro-ondes parce qu'il n'y avait pas de contre-indication à un séchage de chat par micro-ondes sur la notice. Une question con que je ne me poserai pas c'est quelle était la nationalité de la-dite personne. Si si toi aussi lecteur assidu tu peux trouver, il y a assez d'indices dans l'anecdote elle-même.

Eh bien la réponse à ma question con du jour n'est pas aussi triviale qu'elle en a l'air. En effet, se basant sur un empirisme pragmatique, on peut bien dire qu'un bol de soupe chauffé par micro-ondes sera toujours plus chaud aux bords qu'au milieu ; partant de là il ne paraît pas stupide de penser qu'un chat soumis aux mêmes conditions chauffera en surface et pas au milieu, ce qui est après tout l'effet recherché. Une rapide inspection du chat permet de vérifier qu'il ne contient pas de métal (il est bien précisé dans la notice que le métal doit être tenu à l'écart de ce genre d'engins)(par engins j'entends fours, pas chats. je voudrais pas me mettre mal avec Coyote...) et ôte toute appréhension. La question con ayant subi l'épreuve de la logique, le chat est mis à sécher dans le four et il explose. Entre nous ça aurait pu arriver à n'importe lequel d'entre nous.

Là où cette charmante mamie a fauté, c'est lorsqu'elle a oublié ce qu'il arrive au plat de tagliatelles en sauce lorsqu'il est chauffé trop longtemps : il fait plop-plop et quand on ouvre pour voir ce qu'il se passe, on découvre de la sauce tout partout. C'est d'ailleurs pour cela qu'on utilise un couvercle. Là, je me dois de faire une parenthèse : l'utilisation d'un couvercle n'aurait pas empêché le chat d'exploser, il aurait juste permis d'éviter d'avoir un four maculé de chat. Cette simple observation nous fait conclure que la mamie n'était pas fan de tagliatelles et donc pas Italienne. Et aussi qu'il doit y avoir un détail non précisé avec ces fours.

Poursuivons donc notre démarche de déconstruction scientifique et attaquons-nous au coeur du problème (attention l'explication arrive, accrochez-vous bien) : un four à micro-ondes, comment ça marche ?
On va faire simple j'ai pas toute la journée : le principe de base c'est d'utiliser des ondes electro-magnétiques pour faire vibrer les molécules constituant un aliment (ou un chat), les vibrations étant source de frottements entre les molécules et donc de chaleur. La fréquence de vibration est fixée de telle sorte que la molécule la plus sensible aux ondes soit la molécule d'eau (pour info approximativement 2.4 GHz), et comme les aliments (ou les chats) sont constitués de beaucoup d'eau ça vibre pas mal.

Le hic quand on fait chauffer une soupe, c'est que la densité intervient dans l'efficacité du processus : ainsi la surface chauffe bien, mais si l'aliment est trop dense le centre ne chauffera pas. La solution c'est de chauffer sa soupe par étapes et de mélanger entre chaque étape, la convection thermique étant beaucoup plus efficace que la diffusion.
Le hic quand on fait chauffer un chat c'est que les poils mouillés n'arrêtent pas les ondes, et que mine de rien secouer les molécules d'un cerveau 2.4 milliards de fois par seconde ça fait mal (même pour un cerveau de chat). Si en plus on dépasse le temps de cuisson ben à la fin le chat ressemble à un plat de tagliatelles en sauce. CQFD.

Maintenant le truc rigolo c'est quand on sait que les téléphones portables utilisent les mêmes ondes, à peu près dans les mêmes fréquences. Je sais pas vous mais tout ça me fait penser à un plat de tagliatelles en sauce. Je vais d'ailleurs manger de ce pas.

Ce soir en rentrant chez moi, juste devant le bâtiment, je croise une voiture de police avec deux flics assez énervés dedans. Intrigué, je monte les trois étages qui mènent à mon couloir, et là je rencontre encore un flic. Je lui demande si il y a un problème, il me dit que non ils sont juste venu voir quelqu'un.

Le quelqu'un en question est mon voisin, un Chinois de 48 ans qui a passé 20 en Suède à ... étudier. Il en est à son cinquième diplôme, il vit depuis qu'il est arrivé dans la même chambre de 18 m² (un véritable bordel en passant), a des idées un peu bizarres, un humour spécial, un accent imbitable et une façon assez peu ragoûtante de manger ses pates. Je sais qu'il a plus ou moins plus le droit de rester en Suède après Noel pour cause d'expiration de visa, mais de là à avoir des problèmes sérieux, tout de même!

Au bout de vingt minutes les policiers sont partis. Mon voisin est resté ici, il avait moins le sourire mais pas de menottes. Alors, psycho or not psycho? J'en saurai peut-être plus demain...

Contre-coup d'un mois de Novembre difficile, je suis un peu paumé. En fait ça fait près de trois semaines que je me dis que j'ai plus qu'un mois en Suède (j'ai installé mes décorations lumineuses à la fenêtre la semaine dernière!), et donc ben au bout d'un moment il n'est vraiment resté plus qu'un mois, et après moins d'un mois... et j'ai du mal à vraiment réaliser. Je vois la date, je compte, mon esprit me dit qu'il ne reste plus beaucoup de temps mais mes impressions ne veulent rien savoir. Sorte d'aveuglement inconscient, un peu gênant pour respecter le calendrier.
Alors histoire de pas manquer l'avion, J-29.

Pour ceux qui n'ont pas la chance de connaître le Monde de Lola, je mets le lien qui m'a bien occupé deux heures aujourd'hui : ça s'appelle Ouverture Facile, et c'est un site d'énigmes. Bon je ne vais pas vous cacher que pour l'instant j'ai pas rencontré d'énigme tellement moumoute qu'on reste coincé dessus plus de 5-10mn, mais déjà c'est marrant, ensuite ça se corse au fur et à mesure, et enfin c'est toujours mieux que le Spider Solitaire pour occuper perdre faire passer une heure ou deux. Seul petit bémol, il faut pas être totalement niaiseux en ce qui concerne les choses de l'informatique (enfin bon je vous rassure je suis pas une brutasse non plus, j'ai dû faire 82% au test du geek)(alors que Coyote elle a fait 90!!!). Mais bon tout ça ne nous empêche pas de nous amuser et donc je m'amuse.

En revanche je m'énerve quand mon oeil est attiré bien malgré moi par les titres racoleurs (et souvent totalement trompeurs ou très inexacts) du fil d'info de Yahoo! et par dessus tout l'actualité people. On peut ainsi apprendre tous les ragots des staaaars, grâce notamment à une certaine Jordane Guignon. Et je m'interroge. Qui peut bien être assez désespéré pour passer sa vie à pondre des inepties pareilles? Qui peut se lever tous les jours en se demandant : "alors qui a couché avec qui cette nuit, et qui a tapé un paparazzi, et qui a eu un bébé, et qui a fait une cure de désintoxication, et qui et qui et qui?" Pour vous donner un aperçu du vide insondable de la chose, cette "journaliste" - je ne lui ferais pas l'affront de la qualifier d'autoproclamée, elle a peut-être étudié quand même - ah ben si en fait je lui fais l'affront, un diplôme ne fait quoiqu'il arrive pas tout - je prends au hasard un article intitulé Des bébés chez les stars (et je vous préviens c'est loin d'être le pire que j'aie lu). Un article somme toute assez concis, en moins de dix lignes, pour nous annoncer trois naissances (quand même!). On comprend très vite pourquoi l'article est concis quand on rencontre dès la deuxième phrase ceci :

Ce que l'on sait du bébé ? Pas grand-chose (...)

Vous avouerez qu'il n'était pas forcément la peine de se fendre d'un article pour ça. En fait ça revient un peu au même d'annoncer sur le net la naissance du sixième de la concierge de ma belle soeur Germaine. Du vide donc. Mais ce qui m'horripile encore plus dans cette histoire, plus encore que mon paléo-pc qui rame (le sadique qui a inventé le pc qui rame était vraiment un sadique empli de sadisme sadique) ou qu'une caisse de supermarché qui n'avance pas alors que celle d'à-côté si (ouh rien que d'y penser j'ai le poil qui se hérisse), c'est la fierté immensément modeste qui semble l'habiter pour qu'elle ponctue tous ses articles de son nom entre parenthèses. Cette fausseté-là, ce petit "oui c'est un article sans prétention qui ne vaut pas la peine qu'on le signe mais je le signe quand même mais j'atténue le tout d'une paire de parenthèse" me sort par les trous de nez. Et je m'énerve.

Oh mais je vous vois venir : pourquoi nous boursoufler les neurones avec ceci, et pourquoi pas très simplement lire d'autres choses plus intéressantes, ou encore aller batifoler dans la neige? Et bien parce que je procrastine, tout simplement! Procrastiner, tiré du latin procrastinatio, «ajournement, délai», qui exprime la tendance à différer, à remettre au lendemain une décision ou l'exécution de quelque chose. Or comme ma conscience a également le malheur d'exister, je me sens tenu de rester dans un lieu où je pourrais potentiellement travailler. Et mon amie la flemme, en collaboration avec internet, se charge du reste.

Mais que cela ne fasse pas oublier l'essentiel : Jordane Guignon me fait chier.

Etonnant rapport des Suédois avec la neige, comme je l'évoquais dernièrement. En effet pour la plupart d'entres eux, les premières chutes de neige correspondent avec l'hiver, le froid et la nuit : c'est le début de la déprime.

Le contraste entre la joie de tout Erasmus qui se respecte devant ce spectacle (oui car bizarrement les râleries et autres bougonnages sur les températures trop basses et la nuit trop longue font place à une joie toute enfantine dès que les premiers flocons font leur apparition) et le dédain (dans le meilleur des cas) voire la haine (si si j'ai rencontré au moins un Suédois qui pestait tous les matins contre ce temps pourri) des autochtones est d'autant plus saisissant qu'un certain nombre d'étrangers voient la neige pour la première fois.

Par exemple hier en allant faire des courses je croise une dizaine de Thaïs s'amusant comme des fous et prenant des photos dans tous les sens (j'ai alors pensé à un ami indien qui n'avait jamais eu de température inférieure à 15°C avant de venir). Je rentre chez moi et je croise mon voisin qui me dit : "non mais tu as vu, encore des Erasmus qui jouent dans la neige, c'est fou non?".
Je lui ai pas dit mais moi j'aurais pas été tout seul je me serais bien fait une petite bataille aussi.

J'ai écrit un billet cet après-midi. J'étais en colère, tout allait mal, je pestais contre la télé et ses programmes pourris, sur mes dix heures de sommeil qui m'ont cassé le dos, sur mon pc qui rame... Le titre : Fin de semana de mierda. Ca laisse rêveur.

Et pis voilà, j'ai pas dû appuyer sur le bon bouton, j'ai pas publié, et le billet est parti dans les tréfonds des oubliettes abyssales d'internet. Et finalement c'est pas plus mal. Maintenant ça va mieux : la neige tient ; c'est calme, c'est beau, c'est la Suède.

M'attendez pas pour le dîner je crois que je vais aller faire une snökrig :o)

Attention attention très chers lecteurs, sous vos yeux éberlués, ma question con du vendredi :
Comment apprend-on à tricoter?

Ahahah je sens que je vous ai pris de court là. Eh bien oui j'assume parfaitement, je me suis moi-même posé cette question il y a environ onze mois. Je voulais en effet me faire moi-même une superbe écharpe noire, longue et chaude pour mon bel hiver suédois. L'avenir en a voulu autrement puisqu'à la suite d'une manoeuvre douteuse je me suis vu dans l'obligation (consentie certes mais obligatoire tout de même) de tricoter une écharpe pour Mlle N. (eh oui encore elle. elle se plaignait que je ne parle pas d'elle quand elle lisait mon blog, maintenant je le fais et elle plus) et j'ai mis de côté la mienne. Mais d'où l'interrogation puissante ci-dessus quand même.

Or à l'époque, las des tribulations virtuelles sans fin auxquelles je m'adonnais sans vergogne, je demandai à ma génitrice experte en la matière de me donner un coup de pouce et de me montrer comment ne pas avoir l'air con avec deux aiguilles et une pelote. Elle se plia de bonne grâce à ma requête, non sans un petit sourire taquin. Mon père lui a réagi comme lorsque j'avais annoncé tout fier à 10 ans que je voulais faire de la danse : il s'est à moitié étranglé, m'a regardé bizarrement, s'est foutu de moi pendant deux semaines et a fini par prendre une photo du spectacle, en trouvant que j'avais quand même l'air con (n'empêche que moi, à 10 ans, j'avais bien remarqué que le cours de danse c'était un repère de filles. et que ma voisine que j'aimais bien y allait aussi. et que du coup on mangeait tous les mercredis midi ensemble).

Mais je ne peux pas décemment faire cette réponse à l'internaute égaré(e?)(oui sûrement e) qui a joyeusement tapé cette douce requête pour arriver jusqu'à moi : apprendre a tricoter pour un debutant. Car oui il arrive à des internautes égaré(e)s de se perdre sur mon site, et ils ne connaissent pas tous ma mère. Après savoir si ils reviennent, mes statistiques semblent me dire que non. Ahem. Mais dans le doute je donne la solution numérique à cette question con : tricotin.com, ou comment apprendre à tricoter en une heure! (je note qu'avec ma Manman à moi en moins de 10 mn j'étais parti bon pied bon oeil sur mes mailles endroit. M'enfin.)
Si l'adresse ne convient pas, on peut toujours acheter Le tricot pour les Nuls via jeudemailles.com, où l'on apprends d'ailleurs que Julia Roberts tricote! Si si! Et même que grâce au bouquin elle trouve ça gé-nial! Ah tout de même que feriez-vous sans moi, mmh?

Mais je sens bien une once de scepticisme. Je la comprends. Moi-même quand on me parle de couture mon sourcil gauche se soulève (je sais pas pourquoi je n'arrive pas à lever juste le droit alors que le gauche, si) et j'ai du mal à voir un autre intérêt à la chose que le recousage de boutons. Mais fan! comme diraient mes voisins suédois, un peu d'ouverture! Le tricot c'est le mouvement perpétuel à l'échelle de l'homme (qui a pensé de la femme??? dehors!), c'est le tic-tic-tic au coin du feu, c'est la main habile et sûre, c'est...

Oui ok en fait c'est aussi un vrai bon moyen de draguer. Car comme la cuisine, le ménage ou... ah non tiens le repassage ça marche pas, bref, comme toutes ces activités taxées de "féminines", eh bien lorsqu'elles sont réalisées par un homme cela interpelle, cela plaît, et cela peut même séduire. Vous ne me croyez pas? Offrez une écharpe tricotée par vos soins à une belle, et vous verrez! Moi je révise, j'ai une commande pour Noël prochain...

Bon j'avoue aussi que des fois le ridicule peut ne pas être très loin, comme lorsque j'ai discuté point mousse et jersey avec une Suédoise au milieu d'une soirée... Arf, on se refait pas...

Eh oui l'hivers chéri par tant de Suédois (c'est du 2nd degré, je précise pour pas que vous vous étonniez d'un Suédois qui gémit quand il voit de la neige) et fantasmé par tant d'étrangers (ceux-là mêmes qui ne savent pas que les Suédoises ne sont pas toutes blondes où que Stockholm/Oslo/Helsinki n'est pas un combo désignant à lui tout seul les capitales du Nord de l'Europe) semble être arrivé.

Note pour plus tard : penser à ne pas couper 50 fois mes phrases avec des parenthèses

Oui donc : premières neiges mardi (à 8°C j'ai eu un moment de doute m'enfin on s'adapte à tout hein), chute de température drastique (il fait maintenant -3°C, aux alentours de 0°C la journée) avec le nez qui picotte et les oreilles qui pincent, et comme dirait un Erasmus fraîchement débarqué (ouhouhou fraîchement, c'est le cas de le dire) : "un ptit air froid qui sent bon le ski" (c'est vrai que je me suis aussi fait cette réflexion l'an dernier)(ben oui moi aussi j'ai été Erasmus et je pense ce que je veux d'abord).

Note pour plus tard : essayer d'appliquer mes remarques dès qu'elles voient le jour

Avec ceci, Santa Lucia arrivant et le secret espoir masochiste qu'il neige très fort et qu'il fasse très froid avant Noël (oui oui masochiste parce que ça pince fort quand même à partir de -10°C), eh bien cette sensation bizarre que c'est bientôt fini. La Suède, l'échange, la vie étudiante...
Certes, les cours pipos, les exams et ces chers devoirs à la maison ne me manqueront que peu. Certes aussi, mon doute persistant sur mon occupation professionnelle future me pousse à m'imaginer reprenant des cours. Mais cette douce insouciance, avec pour seules interrogations hautement existencielles : "où vais-je boire un pot ce soir?", "ai-je cours à 10h ou 13h demain?" et "ai-je bien validé tous mes cours pipos?" ; tout cela sera bien terminé.

Et puis avant tout ça, ce qui me fait avancer en ce moment même quand ça va pas : le Yotour du Monde. En solitaire mais avec rencontres déjà prévues en Inde, à Singapour, en Nouvelle-Zélande, au Chili et peut-être au Pérou. Réservez dès à présent si vous êtes intéressés, un an c'est finalement pas si long que ça!

Alors oui en effet je suis de retour. Oui je vais essayer d'être régulier. Oui je déprimais. Oui je me suis fait secouer les puces -par une Suisse charmante marrante que j'attendais pas vraiment dans ce rôle- mais ça va mieux. Allez tous en choeur :
Happy Face!

Mauvaise période que celle-ci. Comme tous les ans plus ou moins à la même époque de l'année, je me fais ma petite déprime dans mon coin. Je dois tenir ça de mon père.

Mais bon comme on évolue (même moi, eeeeh oui) la déprime n'est jamais exactement la même. Certains démons restent toujours là, après tout c'est toujours agréable d'adopter un p'tit démon ça passe le temps quand on s'ennuie. Mais quand même le cadre global se nuance et change. L'an dernier à la même époque j'avais l'esprit tourmenté par Mlle N. Cette année elle me tourmente encore un peu (mais je ne la qualifierais quand même pas de p'tit démon) mais juste parce que je suis déçu. De toute façon, comme dirait Desproges, "on reconnait ses amis à leur faculté de nous décevoir". Alors n va dire que c'est une bonne amie.

Ce qui me gêne beaucoup plus, c'est que ce qui me semblait avant une incertitude, une indécision quant à mon futur, devient un véritable problème. Je ne me sens pas fait pour le métier d'ingénieur. Pire je ne suis pas sûr de correspondre aux sciences en général. J'ai l'impression, toutes choses égales par ailleurs (elle tue cette tournure, à chaque fois que je la lis j'ai un bouton qui pousse), que j'exercerais mieux mon intelligence sur d'autres sujets. Comme si l'optimum n'était pas atteint. Tout ça me frustre horriblement. Je n'arrive pas à savoir si c'est juste la peur de l'échec, auquel cas je serai confronté à ce problème dans quelque domaine que ce soit, ou bien si c'est une véritable révélation. Disons qu'en cas d'incertitude forte et persistante je vais très sérieusement songer à faire autre chose de ma vie.

En attendant que l'automne se passe et que les premières neiges arrivent, je rumine. Je rumine et je mate beaucoup de bons films : si je trouve le courage je vous parlerai de Crash, ou encore de Embrassez qui vous voudrez. Et même Donnie Darko. Si vous êtes sages.

Certains parlent de malchance, d'autres de destin, d'autres encore de couille dans le potage. En vrai c'est juste que j'ai accumulé bizarreries, agacement et raz-le-bol. Ca aurait pu me permettre d'écrire un billet du genre de celui-là mais intitulé Air France c'est de la m... c'est cher, ça m'aurait peut-être un peu défoulé. Mais bon il faut reconnaître que deux Suédoises charmantes comme tout au guichet ça fait passer la pilule, même de taille conséquente (surtout que moi quand on me parle français avec un accent je fonds. Enfin ça marche surtout avec les filles je sais pas pourquoi).

Donc voilà entre les aller-retours à l'aéroport (3h à chaque fois), les dossiers qui s'annulent tout seul, les amis dont on se demande si ils sont si amicaux que ça, les chauffards qui manquent de provoquer un accident de bus mais qui ne manquent pas de vautrer mes sacs de course, mon stage à l'étranger qui se transforme peu à peu en douce chimère... eh bien la semaine passe lentement et on se retrouve tous les soirs à n'avoir envie que d'une chose : se lobotomiser le cerveau de façon violente.

Heureusement l'Hhomme a inventé MTV et le R'n'B. Et l'ultimate boxing sur Eurosport aussi. Et puis bien sûr les nouvelles internationales et les voitures en feu. Que serait-on sans télé, je vous le demande.

Je suis dans un état d'incompréhension totale. Je n'arrive pas à démêler le vrai du faux, l'exagération ou le cynisme, les tenants et les aboutissants. Je me dis que je suis loin d'être le seul et (oui je me répète) que ceux-là mêmes censés nous diriger n'y pigent que dalle non plus.

Mais animé d'un besoin de comprendre, je lis, je m'informe et j'essaie de prendre le recul nécessaire à tout traitement de l'info à chaud (j'avoue que de ne pas être en France ça aide, ça permet par exemple de s'intéresser aux points de vue étrangers, chose que je n'aurai peut-être jamais faite sinon). Je lis Le Monde, encore lui, et je m'énerve.

Quelle est la raison profonde, l'intérêt de nous pondre un article au titre racoleur pour le quidam surfeur (Revue de blogs) truffé de citations du type "zi va t 1 boufon moi sarko j l'm po et mm si j lé connéssé po je di ki fo tou pt" ?
Déjà que je n'apprécie que modérément ce type d'écriture (douce litote que voilà), je me trouve en face d'un discours abscons et inutile dans ce qui est censé être un article sérieux (on ne va pas pousser en le qualifiant d'article de fond, même si pour l'occasion des profondeurs ont bien été atteintes). Mon échine se dresse, la moutarde (de Dijon) me monte au nez et l'écume aux lèvres.
Ah mais tout s'explique! Je n'avais pas vu la mention article interactif qui doit certainement signifier article en ligne. Les internautes sont des cons ignares, traitons-les comme tels. Si en plus avec notre proximité avec les djeunz on peut racoler quelques imbéciles de passage, c'est tout bénef, surtout avec le retour sur investissement de toutes ces pubs qui fleurissent chaque jour et envahissent les écrans de ces ploucs.

Mais il me faut plus qu'un soupçon de démagogie pour abandonner (surtout que depuis quelques temps Le Monde et la démagogie on s'est un peu habitué). Je continue cette oeuvre splendide qu'est l'article interactif (je me dis que le communicant qui a inventé ça a dû le vendre en disant que de nos jours, personnes n'était assez bête pour lire un article long en entier, ou assez intelligent pour faire soi-même les connections entre deux articles plus courts mais argumentés). Bref. Nous voilà avec Nicolas Sarkozy au centre du débat et une pléthore de liens associés. Curieux de nature je jette un oeil et garde l'autre pour plus tard. Diable! Enfin quelques perles!
Jetez à votre tour un oeil, ou même deux chez sarkostique et sur www.bigbangblog.net (le blog de Daniel Schneidermann - Arrêt sur images). On y apprend entre autres l'avant-dérapage de Sarko et ses "racailles" (attention là faut suivre un peu l'actualité pour comprendre) et on finit par se demander (enfin moi en tout cas) si les manoeuvres remarquées ne sont que les 10% des 10% visibles de l'iceberg. Ce que j'aime la politique décidément.

Pour finir, et histoire de remettre un coup sur le bec des vilains petits canards de la police, allez voir chez Veuve Tarquine ce petit témoignage. Mmmh. On en redemande hein?

Je ne ferai pas ici l'exposé de ce qui se passe en France, je pense que tout le monde en a reçu les échos où qu'il se trouve. Je voudrais juste poser une question, peut-être pas la plus à propos alors que les violences ne sont pas terminées mais intéressantes quand même.

Que se passe-t'il dans les cerveaux étriqués de nos très chers politiciens pour qu'ils cherchent par tous les moyens une utilisation politicienne d'évènements graves et reflettant un malaise dont ils sont pour une large part la cause?

Je veux dire, que des personnes autoproclamées de gauche demandent la démission de Sarko avant le règlement du conflit n'est-il pas un peu inconscient?
Le très étonnant silence de Chirac (et la critique ouverte de certains ministres en début de semaine) sur l'action du ministère de l'intérieur n'était-il pas un espoir que tout rentrerait dans l'ordre assez vite, laissant dans la bouche de tous le goût amer de la force et du discours employés par Sarko?
La soudaine prise de conscience que ça commençait à très sérieusement partir en sucette (il aura quand même fallu une semaine) a d'un coup vu naître une prise de position publique de Chichi (on ne l'avait plus entendu depuis son accident médical je crois) et un resserrement des rangs du gouvernement (sic).

Tout me fait vraiment penser que les inconscients qui nous dirigent sont encore et toujours complètement déconnectés de tout ce qui peut se passer. Ils voient émeutes et ils pensent réélection, ils entendent incendie et imaginent deuxième tour, ils comprennent colère et concluent "ce sera oublié en 2007". A moins d'un vrai changement dans le traitement des problèmes, avec autre chose que de superbes discours que de toute façon les personnes concernées ne veulent plus écouter, je ne vois pas comment on pourrait résoudre le malaise.

Pour conclure une analyse fine (je pense) du NYT, qui dit en substance que si les émeutes continuent en s'aggravant, l'opinion générale se retournera contre tous les manifestants, l'usage de la force sera alors vraiment d'actualité et l'homme fort, grand gagnant de la situation deviendra donc certainement... Sarkozy. Et notre Président de s'en mordre les doigts.

Quand j'étais petit, puis moins petit et jusque très dernièrement, je ne préparais jamais mes voyages. Lire un guide de voyage, chercher les lieux que je ne voudrais pas manquer, m'intéresser à l'histoire d'un pays ou d'une ville, tout ça je ne le faisais pour ainsi dire pas. Au mieux je m'y intéressais une fois sur place, au pire j'écoutais d'une oreille distraite les lectures à haute voix de ma mère.

Et puis là ben je suis bien obligé de fouiller, chercher, dégoter des petites astuces ou juste planifier un minimum mon itinéraire vu que je pars seul et qu'un tour du monde ne s'improvise pas complètement. Et je découvre à cette occasion l'immense joie de la recherche, parce qu'on se projette déjà dans le voyage, comme un prélude fort agréable, excitant et pour tout dire un peu frustrant parfois vu que l'échéance est encore un peu loin (mais pourquoi suis-je obligé de me taper ce stage à la con avant de partir???). En tout cas tout ça me conforte dans mon idée de partager mon voyage et mon expérience : je dois et devrai beaucoup trop à tous les sites ayant trait aux tours du monde (de près ou de loin) pour de pas rendre la pareille.

En attendant mes conseils fulgurants (si si) vous pouvez faire un tour sur aroundtheworlds.com, c'est un site pcomplet sur les voyages en général.

Attention cette interrogation est tellement inintéressante qu'elle n'a même pas eu l'honneur de figurer parmi les questions cons du vendredi :
Dois-je pondre un nouveau blog pour mon tour du monde (appelé Yotour du Monde je le rappelle, c'est spirituel et très à propos) ou bien conservé-je icelui au risque de noyer mes lecteurs sous un nombre démesuré de catégories (une par pays) ?

J'avoue que la perspective de refaire un blog ne m'enchante pas plus que ça (encore un coup de mon amie la flemme) mais d'un autre côté je vais être obligé de réorganiser ce carnet et ça me saoule par avance également. Argh que d'interrogations existencielles. Encore un peu et je vais me demander comment améliorer mon référencement, google rank et tutti quanti.

Heureusement pour mon salut, la recherche d'itinéraire, de dates optimales et de lieux incontournables pour mon périple me permet de garder l'imagination au chaud : il ne sera pas dit que je suis totalement infoconverti! En plus les dernières recherches effectuées m'ont montré qu'à quelques exceptions près mon idée initiale de parcours collait parfaitement aux conditions météo adécouac. Maintenant reste plus qu'à envoyer des demandes de devis et s'étrangler devant les prix.

Mais cela ne règle pas mon interrogation informatique!

Si vous tapez Iznogoud sur google, le deuxième résultat c'est ça.
Je pense que ça doit déjà dater mais je m'en fous moi ça me fait marrer.

Eh bien en fait non c'est faux je ne l'attends pas, je le fuis plutôt (encore que pour être honnête ces derniers temps je n'ai pas à faire de grands efforts).

Je me suis fait cette réflexion en voyant une ex (ouh le vilain mot) devenue amie avec son actuel que je lui avais moi-même présenté. Loin de me plonger dans une dépression quelconque - je suis même plutôt très heureux pour elle - je me suis tout de même rendu compte qu'à peu de choses près elle était en train de vivre ce que j'avais imaginé pour nous à l'époque (et ça ça fait un peu bizarre). Mais bon la vie continue son cours et une chose en entraînant une autre ça n'aurait jamais pu marcher alors à quoi bon se lamenter ma bonne dame je vous le demande.

Et vous me répondrez "à rien" et vous aurez fichtrement raison. Mais l'esprit est retors, surtout le mien, et ne sais pas s'arrêter. Tout ça carbure un maximum et empêche de dormir, et j'en arrive à cette conclusion, les yeux bouffis et la machoire décrochée à force de bailler :

Finalement cette petite folie de tour du monde c'est jamais qu'une fuite en avant (une de plus), à la seule différence que cette fuite sera plus formatrice que les autres. L'indépendance à laquelle je tiens tant n'est qu'une forme d'alibi pour ne pas avoir à m'engager dans un terrain d'autant plus inconnu qu'il implique une tierce personne. Alors que voyager, seul de surcroît, non.
J'ai vu ce film pas super top avec Russel Crow l'autre jour : Proof of life. A la question "avez-vous une famille" (ou approchant), il répond à Meg Ryan : "je n'arrête pas de voyager, ça remplace" (ou approchant).
On est bien d'accord, c'est pas la réplique la plus transcendante de l'histoire du cinéma. Mais y'a quand même un truc là-dedans.

A ne pas vouloir s'engager, par peur ou autre, on se cherche bien souvent des excuses. Et quoi de plus beau que de parcourir le monde?

Voilà sur ce, je vais envoyer mon devis pour un billet tour du monde et dans pas longtemps j'inaugure ma rubrique YoTour du Monde : les préparatifs.

The Discworld by Terry Pratchett (en VO siouplé)

Bon une fois n'est pas coutume (d'un autre côté c'est jamais que le deuxième critique littéraire de ce blog) la lecture n'est pas une mais multiple. En effet, les romans du Disque-Monde se comptent au nombre de 28 (peut-être même plus, je suis jamais très à la page de ces choses-là) et si les aventures se situent toujours sur le même monde (le Disque-Monde, merci aux deux qui suivent) les héros et les époques changent.
Je ne vais pas vous mentir, on est en plein dans le style dit de l'Heroic fantasy, fantaisie, médiéval fantastique... bref y'a plein de mages, de sorcières, de voleurs et autres héros à la lame acérée. Mais je ne peux qu'enjoindre les réfractaires de ce style - et ils sont nombreux (euses... ahem) - de pousser un peu plus loin la curiosité.
Pour plusieurs raisons :

1. Rappelez-vous quand vous étiez petit(e)s (oui des fois c'est loin mais faites un effort) : les dragons, les sorcières et les princesses, les chevaliers et les dragons... Tout ça ça vous plaisait, non? Y'a pas de raison que ça change fondamentalement.
2. Je sens un soupçon persistant de scepticisme, alors j'enchaîne : Mr Pratchett a une écriture délicieuse (en tout cas en vo, après ça doit dépendre du traducteur mais j'ai confiance) et votre serviteur dévore les 250 pages de chaque tome (valeur moyenne, la direction décline toute responsabilité pour les informations erronées) en quelques heures malgré son piètre niveau d'anglais.
3. Aïe toujours pas convaincu(e)s? Sachez que l'humour de l'auteur pallie toutes les réticences imaginables. Avec de plus des thèmes très actuels tels le féminisme (aaah ça y est je vois une petite lueur dans votre regard), la guerre ou le communisme et parfois des parodies à la manière de, avec le polard ou (et je trouve cela TRES ironique) le bouquin d'heroic fantasy.

Bref c'est que du bon (du moins de ce que j'en ai lu), ça se lit comme un rien et ça permet de belles tranches de rigolades. Et pour faire plaisir à Coyote (encore elle) même si j'imagine qu'elle connait déjà le bonhomme, je vous envoie là, là et là.