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23 08 2005

Esprit es-tu para là

Bon là j'ai un peu de motivation alors je vais vous parler de l'esprit para, ce qui est normal (mouhahahahaha). Oui je suis en forme.

Tout d'abord il existe bien un esprit para, comme il existe un esprit cool, un esprit jonglage, un esprit surf ou un esprit ètula. Je ne parle pas d'esprit d'équipe parce comme dirait l'autre un esprit pour une équipe ça pèse pas lourd. Mais le fait est que du haut de ma petite expérience du parachutisme (ça fait quand même 4000m au-dessus du sol, alors on peut parler de recul hein), j'ai remarqué que les gens sont plutôt très ouverts, accueillants et sympa dans ce milieu. Pas vraiment de notion de hiérarchie, sauf exception, et on peut se retrouver à parler avec une bête de para sans même le savoir. Moi par exemple j'ai appris à sauter avec Denis Nguyen, plus de 10000 sauts, et Mike Brooke, alors recordman de vitesse. Quand mon cousin m'a dit "tu sais avec qui t'as sauté" moi j'ai répondu "ben oui avec Denis et Mike, tu vois les deux gars là-bas". J'étais encore jeune et innocent à l'époque.

Et ce week-end, compétition de speed skydiving à Gryttjom. Rencontre avec un speeder français bien sympa, soirée avec tous les speedeurs de la session dont... Marco Wiederkher l'actuel recordman de speed skydiving (502 km/h). Un mec simple, prêt à donner des conseils à n'importe qui ou bien à rendre service si il le peut (apparemment il a une bonne expérience des déclenchements de parachute de secours, c'est rassurant...). Puis un mec me propose de me ramener à Stockholm sans que j'aie rien demandé, une fille cherche un altimètre pour moi, une autre veut savoir quand je pourrai sauter avec d'autres personnes, une Suèdoise m'ayant entendu parler anglais me propose son aide en français au cas où (je me demande vraiment comment elle a pu deviner que j'étais français...), etc etc.

Ce ne sont là que de petits exemples, mais ça résume tout un tas de relations simples et conviviales qui rendent le sport encore plus agréable.

Seul bémol : un parachutiste parle très souvent de parachutisme, et ça peut devenir saoûlant pour l'entourage en cas de passion non-partagée. Mais je vous rassure, j'ai a priori terminé ma saison :-)

14 08 2005

Sauter ailleurs, avantages et inconvénients

Il en est du parachutisme comme du reste : à divers endroits correspondent diverses habitudes, diverses coutumes. J'ai donc dû découvrir les différences avant de pouvoir faire quoi que ce soit, et j'ai aussi découvert au fur et à mesure, ce qui n'a pas toujours été joyeux.

Bref. Tout d'abord replaçons les choses dans leur contexte : sauteur débutant (18 sauts maintenant) mais déjà un peu accro, j'ai décidé d'aller voir si Gryttjom était un centre convivial. Réponse : oui. Le temps n'était pas vraiment au rendez-vous (j'ai seulement pu sauter deux fois en un jour et demi) mais ce n'est que partie remise pour le week-end prochain. Passons maintenant à l'analyse de l'expérience :

  • AVANTAGES (entre autres) :
  1. Découverte d'un nouvel endroit, vu du ciel qui plus est
  2. Echanges avec plein de gens, Suédois pour la plupart, et en Suédois la plupart du temps
  3. Sauts depuis un AN-28 (Cf photo) avec 22 parachutistes et sortie par un gros trou béant vers la queue de l'appareil : effet garanti !
  4. Il arrive que des personnes vraiment super cool fassent tout pour vous mettre à l'aise


  • INCONVENIENTS :
  1. Tout le monde ne fait pas vraiment confiance à vos capacités
  2. Personne ne sait plier comme vous, donc personne ne peut vous aider, mais surtout tout le monde doute de vos capacités
  3. Les Suédois ne mettent pas l'accent sur les mêmes points de sécurité, ce qui donne lieu à des frictions
  4. Il arrive que des personnes pas cool cherchent vraiment à vous faire chier (j'y reviendrai dans le prochain épisode)
  5. La Suède c'est bien mais le temps est vraiment... hmm pourri disons.
  • CONCLUSION : J'y retourne la semaine prochaine, donc c'est concluant non? Par contre y'a un truc hallucinant, c'est que presque tous les Suédois que j'ai vu sauter et ayant moins de 100 sauts sont des grosses bites sous voiles. Je suis déjà pas très doué moi mais alors à ce point...

11 08 2005

Hem... ça risque d'être un peu juste mais bon...

Vendredi
Samedi
Sources

27 07 2005

Next stop

Si tout se passe bien ce sera , à quelques kilomètres de Stockholm


L'occasion d'apprendre que chute libre se dit fallskärm på svenska!

20 07 2005

Accro

Ben oui je suis accro, et pour la peine j'inaugure une nouvelle catégorie.

Mais tout d'abord plantons le décor :
Je suis à Annemasse, petite ville à 5mn de Genève, côté français. Il fait un temps magnifique, quoiqu'un peu venteux. J'ai déjà rongé mon frein une journée entière à attendre que la bise se calme, et je commence à être très impatient. Lorsque le big boss me dit de me préparer, mon coeur a un sursaut : ça y est, après deux ans c'est reparti pour un tour.

J'ai déjà raconté ma première fois. Les sensations changent un peu avec le temps, mais elles sont en fait toujours plus belles. Non seulement on maîtrise de plus en plus ce qu'on fait, mais on apprécie tout en mieux, la chute elle-même, la liberté, les paysages. Et soit-dit en passant, avoir le Mont-Blanc ET le Lac Léman en fond de chute c'est un pur bonheur! (pour les sauteurs, c'est )

Alors voilà, maintenant que j'ai mon brevet A, je crois que je vais essayer d'aller sauter un peu partout. Prochain arrêt, la Suède!

19 04 2005

Comme un coup de poing dans le bide

Il fait chaud. Compressés à dix dans trois mètres carrés, les conversations fusent mais mon esprit est ailleurs, bercé par le ronron du moteur. Même les blagues du petit gros assis par terre vers la porte ne me sortent pas de ma léthargie. Il faut paraît-il environ un quart d'heure pour y arriver. C'est long un quart d'heure quand on attend.
Pour ne pas avoir l'air trop stressé, je souris, mais personne n'est dupe. De toute façon tout le monde est passé par là la première fois. Une boule caractéristique se noue au niveau de mon estomac. Je me dis que je suis quand même sérieusement atteint pour faire ça. Aucune utilité, je ne sais même pas si ça va me plaire, et bon quand même, si quelque chose se passait mal ? Une sangle qui lâche, je sais pas moi. J'ai jamais entendu de parler d'accident de ce type mais quand même !

Tiens tout le monde a l'air de se préparer. Ca doit être là. Le rigolo de tout à l'heure ouvre la porte. Là c'est pas une boule que j'ai dans le bide. Ca ressemble plus à un grand coup de poing au niveau du plexus, style combat de rue catégorie poids-lourd, pas de règle, le premier par terre a perdu. Là je suis pas KO mais déjà bien étourdi. Ils sortent tous, au fur et à mesure. Le regard qui pétille, ils ont l'air content. Un éclair de lucidité me fait comprendre que je me suis embarqué dans la Nef des Fous. D'ailleurs moi-même, à bien y regarder, je ne suis pas loin de manquer de lucidité sur ce coup-là. Bordel il était pas bien ce mois d'Août, fallait vraiment tout gâcher ? Et qu'est ce que je fous là en fait ? Un pari avec moi-même, histoire de dire que j'ai eu les couilles, que je suis un vrai, que j'ai pas que des rêves mais que je sais aussi mettre en pratique... J'arrive même plus à trouver ma motivation initiale. De toute façon maintenant c'est trop tard. Je me suis dirigé vers la porte sans m'en rendre compte, comme un automate. Je fais comme on m'a dit. Je regarde à droite, tout va bien. A gauche, tout va bien. Je sors.

Un grand vide emplit mon esprit. Paradoxalement tout tourne à toute vitesse dans ma tête, je me pose et me repose les questions de tout à l'heure et je suis toujours incapable d'analyser la moindre de mes émotions mais l'euphorie remplace peu à peu l'angoisse. Il faut dire que le gars à la mine réjouie en face de moi n'y est pas pour rien. Je crois qu'il s'appelle Denis. Je n'arrive pas bien à me souvenir, mais finalement ça n'a pas d'importance. Je suis heureux. Je me sens vivre. Il me tire un grand coup sur les bras, je ne comprends rien. Il sourit toujours, je crois que je fais tout bien comme il faut. Je sens confusément la présence d'un autre sur mon flanc. Je le regarde, il est concentré mais a l'air détendu lui aussi. Je regarde par terre, et je reçois en guise de récompense une tape sur la tête : on ne regarde pas par terre, on est fier, le regard haut. Et apparemment il faut sourire béatement comme le monsieur. Un bref regard à mon poignet m'indique qu'il est grand temps. J'éxécute une fois de plus ce geste cent fois répété. Je tire et un grand choc s'ensuit.

Aussitôt après, le souffle bruyant a laissé la place à un calme extraordinaire, apaisant. Le parfum capiteux de ma toute récente expérience me tourne délicieusement les sens, je suis bien. Je regarde enfin par terre. Les voitures sont minuscules, les champs alternent le vert et le jaune, les autres voiles multicolores emplissent le ciel sous moi. Je redescends, doucement, tout doucement. Avec en tête l'impétueuse envie de recommencer dès que possible.

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