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28 04 2008

Fin d'une histoire ordinaire

Elle est partie. Elle a posé son sac à me pieds, elle m'a embrassé, elle a repris son sac et elle est partie. Une petite hésitation avant de refermer la porte ; le goût de ses lèvres sur ma bouche sèche ; et une boule au ventre, un vide que je n'avais pas ressenti depuis pas mal de temps.

Je suis resté un long moment sans savoir quoi faire, entre deux pièces, entre deux idées, entre deux sensations. J'ai fini par me laisser glisser au sol, et j'ai attendu. Tout tournait très vite dans ma tête, mais tout tournait autour de la même chose. Je ne revoyais pas nos bons moments, je ne revoyais pas son corps de la première fois ou ces petits éclairs de malice dans ses grands yeux noirs ; je ne revoyais pas non plus ce que j'avais imaginé pour nous, les petits avenirs possibles. Je ne ressentais que le vertige de la perte et une espèce d'ouragan intérieur. Un abîme sans fond, une chute sans fin, et au bout cette complaisance - pire, ce plaisir dans le sentiment du célibat retrouvé.

Elle est partie. Elle m'a embrassé. Deux fois.
Mais elle est partie...

04 03 2008

Quand on est heureux, on n'écrit pas... et c'est bien dommage.

Quelle douce satisfaction de savoir qu'on pourrait crachoter son petit bonheur à la figure des gens, et ne pas le faire pour garder ce petit bonheur intact...

Je dois bien avouer que cet état soudain ne favorise pas la communication en général, et l'écriture encore moins. A croire qu'on n'est bon qu'à se plaindre, que la productivité littéraire est vissée au mal-être, que l'inspiration ne naît que du désarroi.
Je n'ai que des saillies fades à coucher sur l'écran de mes pensées. Le petit bonheur qui énerve mais qui fait dire aux cyniques indulgents : "qu'ils en profitent car ça ne durera pas".
Et moi de penser, tout à ma petite histoire banale au possible, que bien sûr que ça ne durera pas, à moins que... on ne sait jamais...
Le romantisme fleur-bleue n'est jamais bien long à pointer son nez.

Heureusement il me reste le métro pour m'énerver, avec ces couples encore plus pathétiques que le mien, à la limite de la bêtise et de l'indécence. Leur tête semble perdre ce que leur coeur gagne. Leurs mains ne vont plus que deux à deux, ils se donnent la becquée et se couvrent de compliments plus niaiseux les uns que les autres. Et des fois un éclair douloureux de lucidité me fait me reconnaître en eux, horreur.

Heureusement il me reste ma thèse pour déprimer, ces équations qui ne marchent pas comme on voudrait, ces théories qui défilent sous mes yeux sans que je n'y comprenne rien, ces bouts de code informatique sales et, je le soupçonne très fortement, erronés. Persévérance aveugle, espoir fou, je me dis qu'il me reste deux années et neuf mois pour comprendre, améliorer, chercher et trouver.

Et entre temps, entre le café, les équations et le métro, mon esprit vagabonde entre mes souvenirs, mon prochain voyage et ma douce. Je vais bien. Et je l'écris, juste pour énerver les quelques égarés qui traînent par ici.

28 12 2007

Et tout doucement, réapprivoiser sa vie...

Ma vie est à l'image de ce carnet ou de mon nouvel appartement : en gros chantier.

A la terrasse d'un café, entouré d'amis, on aborde des sujets divers et variés ; soit essentiellement la vie des autres, ceux qui ne sont pas là et qu'on aime bien, ou ceux qu'on n'aime pas, ou parfois même ceux dont on se fout, pour le plaisir des souvenirs, et celui de cracher son venin un peu aussi ou bien de sortir un (plus ou moins) bon mot. Comme d'habitude maintenant, toute question ayant trait à mon voyage a été soigneusement évitée : j'ai un don certain pour décourager qui que ce soit de me parler de ça. Au mieux une référence vite noyée dans le maelström de nos babillages incessants ; ne comptez pas sur moi pour vous en parler semblé-je dire de tous les pores de mon être. J'imagine à quel point cette attitude doit déstabiliser, mais je n'y peux rien : devant le gouffre de la déprime qui me guette si j'ose franchir le premier pas du récit de mes souvenirs, je préfère l'attitude vaguement hautaine de celui qui a vécu et qui ne s'abaissera pas à expliquer, sûr qu'il est que les autres ne comprendront pas.

La question traitresse fuse, inattendue : "et vous vous voulez faire quoi de votre vie ?"

J'ai été absolument incapable d'y répondre. Elle m'a juste transpercé et je suis resté comme un couillon, sur ma chaise, à regarder la vie poursuivre son cours. J'ai haï un instant la bouche d'où étaient sortis ces quelques mots. Je me suis senti encore un peu plus vide, alors que je ne pensais pas que ça pourrait arriver.

J'y ai repensé depuis. Je me suis souvenu de ces envies qui dansaient autour de moi une année durant. J'ai repris mes lectures, l'écriture pointe à nouveau le bout de son nez. Je souris en repensant à cette Américaine toute mignonne, complètement insouciante mais qui était habitée par l'envie d'aider et de bien faire. Je souris à l'Inde, au Guatémala, au Vietnam ; je revis des instants oubliés devant mes photos, j'imagine ce que je n'ai pas pu faire, je fantasme l'avenir...

Ma vie est en chantier, c'est un fait. Mais mon appartement se remplit, je depoussière progressivement mes carnets, et si la comparaison dure...
On peut toujours rêver.

On doit toujours rêver...

16 12 2007

Ce que j'aimerais pour Noël...

Ce que j'aimerais pour Noël, c'est à la fois tout simple et horriblement compliqué. C'est tout et c'est rien. C'est futile et extrêmement profond.

J'aimerais retrouver mon équilibre. Retoucher du doigt celui que je veux être. Redonner corps à mes rêves.

Prendre le temps de vivre, d'apprécier et de regarder, de sentir, sourire et rire.

C'est trouver la force de supporter et de comprendre l'horripilant collègue qui arrive à gâcher l'ambiance de mes journées. C'est arriver à organiser un peu mon espace et mon temps, faire un thèse qui déchire, comprendre le calcul tensoriel en claquant des doigts et apprendre la clarinette et le Japonais.


Ce que je voudrais pour Noël en fait, c'est avoir vraiment l'impression de reprendre pied dans ma vie, et ne plus avoir l'impression que je suis au milieu d'un fleuve, à la dérive, et que finalement ça ne m'importe que peu.

13 11 2007

Il est doux le temps des amours adolescentes...

Je n'y peux rien : la seule chose qui me procure un semblant de plaisir, un soupçon de motivation, ce sont ces petits rendez-vous ou ces entr'aperçus inattendus (mais espérés) sur ce logiciel que je conspuais il n'y a pas si longtemps.
Elle est là mais je ne lui saute pas dessus tout de suite. On se cherche, on s'esquive. On parle à mots couverts mais on n'oublie jamais le petit compliment qui va bien, comme ça l'air de rien, entre deux banalités.
On se dit bonne nuit tous les soirs, et ça nous suffit à rêver un peu. Et quand on ne s'est pas "vu" depuis trois jours, on se manque... et on se le dit.
Rien de concret, rien de sérieux, rien de méchant. Tout est dans la retenue, au point que je ne sais ce qui adviendra lors des inévitables retrouvailles.

Une Demoiselle du Luxembourg appelle ça une relation légère, qu'elle voudrait simple.
Moi j'appelle ça des amours adolescentes, mais de simplicité je ne vois point.

et une petite voix, au fond de moi, qui me susurre un peu méchamment : "je le savais..."

04 11 2007

On est le 4 novembre

L'an dernier, à la même date, je me préparais à quitter l'Inde.
Il y avait des troupeaux de chèvres au milieu de Calcutta. Des rues à sens unique changeant. Un Néerlandais rencontré dans un resto qui m'expliquait qu'en Inde, en cas d'accident de la route, personne ne savait comment réagir vu qu'il n'y avait pas de numéro d'urgence, et les gens regardaient les accidentés agonir, impuissants.
Je mangeais dans le meilleur restaurant végétarien de toute ma vie. Des trucs que je n'avais jamais vu et qui ne tenaient pas dans mon assiette. J'essayais de comprendre les règles du crickett (j'ai pas tout à fait réussi d'ailleurs).
Et je me disais que neuf mois et demi à voyager en plus c'était encore beaucoup.

J'étais déjà, et encore, très naïf...

01 10 2007

Le bord du fond du trou.

Montagnes russes de mon humeur, j'oscille entre la gentille déprime et la bonne humeur superficielle. Je cherche mes envies mais je finis régulièrement par allumer la télé, cet outil moderne qui nous fait oublier l'absurdité de nos vies en abreuvant nos esprits shootés à la connerie ambiante d'inepties plus grand que l'ego de notre président adoré chéri pouet pouet je m'emporte.

Je me lève, et je me dis que je dormirais bien quelques heures de plus mais qu'il ne fut pas. Une demi-heure et un p'tit dej plus tard je sais que la journée est foutue. À dix heures j'ai déjà essuyé trois refus de location d'appartement. Mon moral est au plus bas. Je me débarrasse de la crasse coporelle à défaut de pouvoir me laver l'esprit. Je dragouille gentiment en allant faire des courses, je me perds dans des recoins d'internet, j'attends avec une impatience non dissimulée la fin de la journée et il m'est impossible de me concentrer plus de dix minutes sur une activité, quelle qu'elle soit. Je mate une lucarne qui me fait horreur, des animateurs qui me font vomir et plus rarement une production qui me fait espérer des lendemains télévisuels meilleurs (mais pas trop quand même). Et sur le coup des minuit une heure j'ai la pêche et l'envie. Je prends un bouquin et mes yeux se ferment.
Chronique d'une journée ordinaire, une de plus, perdue à ne rien faire.

Mais Tout n'est pas noir. La motivation revient par vagues, et la marée monte.
Je ne vais pas tarder à sortir mon appareil photo dans les rues de Dijon, mon cuter et ma planche à découper pour préparer des montages qui me trottent dans la tête depuis quelques mois, mon bignou de sa boite pour saoûler les voisins que je n'ai pas, et peut-être un ou deux DVDs de leurs boîtes pour palier à l'indigence des programmes de la télévision publique.

Pas de doute : je commence à bel et bien me sentir de retour.
Je suis peut-être au bord du fond du trou mais je ne sauterai pas dedans.

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