Oui depuis le temps que j'en parle il fallait bien que je le donne mon avis. Mon avis sur l'avis en général. Non pas la vie, l'avis. Ici on fait dans la petite philo, je laisse la grande à ceux qui ont réussi à lire tout Rousseau en trouvant ça agréable.

Donc l'avis. Je trouve étonnants les gens qui arrivent à avoir un avis sur tout et surtout qui pensent qu'il est intéressant de le donner. Je trouve étrange de pouvoir pondre un raisonnement - qui tient certes plus de l'opinion mais quand même - en quelques secondes quelque soit le sujet. Car à moins d'avoir déjà réfléchi à toutes les questions possibles et imaginables préalablement, l'avis n'est qu'un ramassis de lieux communs, d'idées préconçues ou recyclées, des bribes de réflexions appartenant à d'autres mises bout à bout.

Au milieu de ce tableau peu reluisant, il y a l'avis intéressant, qui se base sur l'expérience ou sur une vraie analyse de la situation. Mais comme toute analyse, comme tout sentiment, l'avis est un instantané voué à évoluer. Dès lors, la question peut se poser de savoir si un avis, quel qu'il soit, vaut la peine d'être énoncé, qui plus est sur un blog où l'avis écrit va rester en ligne un certain temps.

C'est en grande partie pour ça que j'hésite énormément à ecrire un quelconque avis sur des sujets importants, de société ou même aussi intéressants que l'influence du retour de Zidane sur l'économie française.

J'emprunterai néanmoins une phrase du livre de Bernard Werber Le père de nos pères (qui au passage m'a fortement déplu, mais bon je suis pas là pour donner mon avis) :

L'important n'est pas de convaincre, mais de donner à réfléchir.

Citation que l'on peut facilement transformer en "L'important n'est pas de donner une vérité ultime (et intéressante), mais de donner à réfléchir" pour les besoins de ma démonstration (et si t'es pas content c'est pareil). En gros c'est pas parce qu'un billet est mal écrit, plein d'idées bancales et qu'il n'évoque qu'un tout petit bout du problème qu'il n'a pas d'intérêt du tout (et je donne en exemple le présent texte afin de boucler la boucle).

Et devant la puissance de ce billet qui à défaut de m'avoir convaincu m'a donné -un peu- à réfléchir, je ne peux que m'incliner. Je serai plus enclin à l'indulgence devant des billets qui me semblent trop, ou pas assez. Mais je me réserve quand même le droit de m'indigner devant la bêtise ponctuelle ou non de certains.


NB: j'assume également pleinement mes propres moments d'égarements.