Aller au contenu Aller au menu Aller à la recherche Aller à la page d'accueil

Retour à la page d'accueil

« mai 2008
lunmarmerjeuvensamdim
1234
567891011
12131415161718
19202122232425
262728293031

21 05 2008

La recherche, un monde vraiment... à part.

La semaine dernière, deux ponts m'ayant laissé pour le moins fatigué, je me suis dit que je méritais amplement un petit congrès scientifique dans un endroit exotique. Début de thèse et bourses vides obligent, j'ai pas pu faire plus exotique que l'Île d'Oléron, ce qui eût pu être pire je vous l'accorde.

Premier vrai bain de sciences avec vrais chercheurs à tous les coins du centre de vacances (ah ben oui hein tant qu'à faire exotique autant qu'il y ait piscine, vélos, cours de tennis et open bar), et au milieu de tout ça la preuve s'il en est que les mondes parallèles existent, ou en tout cas que le monde de la Recherche est bel et bien un monde à part.

Oubliez les savants fous, cheveux dans tous les sens et petites lunettes rondes bien vissées sur le nez. Les chercheurs d'aujourd'hui sont des gens normaux, avec des vies normales et des envies bien ancrées dans leur époque.
Les chercheurs d'aujourd'hui savent s'amuser sur un toboggan sans chercher à tout prix à savoir si l'eau qui s'en écoule présente ou non des caractéristiques d'écoulement d'eau peu profonde décrite par le modèle Saint-Venant.
Ils savent faire une bombe sans penser à la création de turbulence dans cette piscine calme il y a encore un instant mais qui soudainement pourrait se révéler un formidable terrain d'investigation de la cascade de Kolmogorov.

Parfois même, il savent se retourner la tête à coup de bière locale.
Simplement, à 23h30 et juste avant la fermeture, il se peut que l'un d'entre eux repense soudainement à une des présentations de la journée, sorte papier et crayon et entreprenne l'auteur de la-dite présentation sur la pertinence de la longueur d'intégration utilisée.

Un monde à part vous dis-je.

19 05 2008

The Xperience.

Oui alors je dois prévenir tout de suite mon auditoire clairsemé (de plus en plus) et pas très régulier (de moins en moins) que mon humour est moyen et my humor even worse so when you mix both le résultat craint sévère.

Bref. L'anecdote est la suivante, improbable au possible. Elle m'a fait sourire et tient finalement en une ligne et en une simple minute de mon week-end :
Il y en avait une qui était en représentation à ce moment-là, bien présente à mon esprit mais ne me parlant plus ; une autre qui n'était en France que pour quelques jours mais qui était tout sourire ; une troisième prête à partir en bus, un peu triste ; et une dernière qui crut bon de me téléphoner au milieu de tout ça pour me demander où en était ma vie.

Convergence rigolote quoiqu'un peu déstabilisante. Et un jeu de mot pourri pour raconter le tout.

28 04 2008

Fin d'une histoire ordinaire

Elle est partie. Elle a posé son sac à me pieds, elle m'a embrassé, elle a repris son sac et elle est partie. Une petite hésitation avant de refermer la porte ; le goût de ses lèvres sur ma bouche sèche ; et une boule au ventre, un vide que je n'avais pas ressenti depuis pas mal de temps.

Je suis resté un long moment sans savoir quoi faire, entre deux pièces, entre deux idées, entre deux sensations. J'ai fini par me laisser glisser au sol, et j'ai attendu. Tout tournait très vite dans ma tête, mais tout tournait autour de la même chose. Je ne revoyais pas nos bons moments, je ne revoyais pas son corps de la première fois ou ces petits éclairs de malice dans ses grands yeux noirs ; je ne revoyais pas non plus ce que j'avais imaginé pour nous, les petits avenirs possibles. Je ne ressentais que le vertige de la perte et une espèce d'ouragan intérieur. Un abîme sans fond, une chute sans fin, et au bout cette complaisance - pire, ce plaisir dans le sentiment du célibat retrouvé.

Elle est partie. Elle m'a embrassé. Deux fois.
Mais elle est partie...

04 03 2008

Quand on est heureux, on n'écrit pas... et c'est bien dommage.

Quelle douce satisfaction de savoir qu'on pourrait crachoter son petit bonheur à la figure des gens, et ne pas le faire pour garder ce petit bonheur intact...

Je dois bien avouer que cet état soudain ne favorise pas la communication en général, et l'écriture encore moins. A croire qu'on n'est bon qu'à se plaindre, que la productivité littéraire est vissée au mal-être, que l'inspiration ne naît que du désarroi.
Je n'ai que des saillies fades à coucher sur l'écran de mes pensées. Le petit bonheur qui énerve mais qui fait dire aux cyniques indulgents : "qu'ils en profitent car ça ne durera pas".
Et moi de penser, tout à ma petite histoire banale au possible, que bien sûr que ça ne durera pas, à moins que... on ne sait jamais...
Le romantisme fleur-bleue n'est jamais bien long à pointer son nez.

Heureusement il me reste le métro pour m'énerver, avec ces couples encore plus pathétiques que le mien, à la limite de la bêtise et de l'indécence. Leur tête semble perdre ce que leur coeur gagne. Leurs mains ne vont plus que deux à deux, ils se donnent la becquée et se couvrent de compliments plus niaiseux les uns que les autres. Et des fois un éclair douloureux de lucidité me fait me reconnaître en eux, horreur.

Heureusement il me reste ma thèse pour déprimer, ces équations qui ne marchent pas comme on voudrait, ces théories qui défilent sous mes yeux sans que je n'y comprenne rien, ces bouts de code informatique sales et, je le soupçonne très fortement, erronés. Persévérance aveugle, espoir fou, je me dis qu'il me reste deux années et neuf mois pour comprendre, améliorer, chercher et trouver.

Et entre temps, entre le café, les équations et le métro, mon esprit vagabonde entre mes souvenirs, mon prochain voyage et ma douce. Je vais bien. Et je l'écris, juste pour énerver les quelques égarés qui traînent par ici.

16 01 2008

Nouvelle vie

Le réveil à 5h55.
Des instructions absconses du genre "xmgr -nxy cd-history.out" ou encore "wcd c2d_100_34052.cas.gz" dès l'arrivée.
Le trop plein de café aux alentours de 16h30.
Les souvenirs dès que mon esprit se sent un peu libre.
Les équations sous mes yeux hagards qui me narguent.
Les roues du métro, les roues du bus, les roues du rer, les passagers... tout tourne avec les transports en commun...

Ma nouvelle vie me phagocyte peu à peu. Je me sens débile 302 fois par jour. J'alterne le découragement à l'excitation sauvage à une fréquence impressionnante. En quelques mots, je suis entré pleinement dans ma nouvelle vie de thésard.

Bientôt on m'appellera Docteur. J'aurai un bureau avec sur la porte une carte de visite encadrée : Yo, docteur es aéro ce que tu veux. Je ferai des conférences de par le monde, je révolutionnerai les sciences, etc etc.

Ou alors j'aurai un beau diplôme de plus, empilé avec les autres au fond d'un placard, et je parcourrai le monde de toute les façons, mais cette fois peut-être plutôt à la recherche d'un beau spot de photo, ou de saut, ou à la recherche d'une nouvelle rencontre.

Ben ouais les rêves ça disparaît pas comme ça. Et le rêve de voyage a la fâcheuse tendance de s'auto-alimenter.
On n'en est pas sorti, moi j'vous l'dis.

Point positif : chaque minute occupée à se prendre la tête sur un autre sujet que le voyage est une minute moins déprimante.
Point négatif : il reste quand même beaucoup de minutes...

Mais au-delà de ce constat désabusé et un peu pessimiste, je crois que cette nouvelle vie me plaît, et qu'elle me renvoie peu à peu dans la "vraie vie". Je force encore mes motivations, mais elles ont au moins le mérite d'exister.

28 12 2007

Et tout doucement, réapprivoiser sa vie...

Ma vie est à l'image de ce carnet ou de mon nouvel appartement : en gros chantier.

A la terrasse d'un café, entouré d'amis, on aborde des sujets divers et variés ; soit essentiellement la vie des autres, ceux qui ne sont pas là et qu'on aime bien, ou ceux qu'on n'aime pas, ou parfois même ceux dont on se fout, pour le plaisir des souvenirs, et celui de cracher son venin un peu aussi ou bien de sortir un (plus ou moins) bon mot. Comme d'habitude maintenant, toute question ayant trait à mon voyage a été soigneusement évitée : j'ai un don certain pour décourager qui que ce soit de me parler de ça. Au mieux une référence vite noyée dans le maelström de nos babillages incessants ; ne comptez pas sur moi pour vous en parler semblé-je dire de tous les pores de mon être. J'imagine à quel point cette attitude doit déstabiliser, mais je n'y peux rien : devant le gouffre de la déprime qui me guette si j'ose franchir le premier pas du récit de mes souvenirs, je préfère l'attitude vaguement hautaine de celui qui a vécu et qui ne s'abaissera pas à expliquer, sûr qu'il est que les autres ne comprendront pas.

La question traitresse fuse, inattendue : "et vous vous voulez faire quoi de votre vie ?"

J'ai été absolument incapable d'y répondre. Elle m'a juste transpercé et je suis resté comme un couillon, sur ma chaise, à regarder la vie poursuivre son cours. J'ai haï un instant la bouche d'où étaient sortis ces quelques mots. Je me suis senti encore un peu plus vide, alors que je ne pensais pas que ça pourrait arriver.

J'y ai repensé depuis. Je me suis souvenu de ces envies qui dansaient autour de moi une année durant. J'ai repris mes lectures, l'écriture pointe à nouveau le bout de son nez. Je souris en repensant à cette Américaine toute mignonne, complètement insouciante mais qui était habitée par l'envie d'aider et de bien faire. Je souris à l'Inde, au Guatémala, au Vietnam ; je revis des instants oubliés devant mes photos, j'imagine ce que je n'ai pas pu faire, je fantasme l'avenir...

Ma vie est en chantier, c'est un fait. Mais mon appartement se remplit, je depoussière progressivement mes carnets, et si la comparaison dure...
On peut toujours rêver.

On doit toujours rêver...

16 12 2007

Ce que j'aimerais pour Noël...

Ce que j'aimerais pour Noël, c'est à la fois tout simple et horriblement compliqué. C'est tout et c'est rien. C'est futile et extrêmement profond.

J'aimerais retrouver mon équilibre. Retoucher du doigt celui que je veux être. Redonner corps à mes rêves.

Prendre le temps de vivre, d'apprécier et de regarder, de sentir, sourire et rire.

C'est trouver la force de supporter et de comprendre l'horripilant collègue qui arrive à gâcher l'ambiance de mes journées. C'est arriver à organiser un peu mon espace et mon temps, faire un thèse qui déchire, comprendre le calcul tensoriel en claquant des doigts et apprendre la clarinette et le Japonais.


Ce que je voudrais pour Noël en fait, c'est avoir vraiment l'impression de reprendre pied dans ma vie, et ne plus avoir l'impression que je suis au milieu d'un fleuve, à la dérive, et que finalement ça ne m'importe que peu.

Administration