Le réveil à 5h55.
Des instructions absconses du genre "xmgr -nxy cd-history.out" ou encore "wcd c2d_100_34052.cas.gz" dès l'arrivée.
Le trop plein de café aux alentours de 16h30.
Les souvenirs dès que mon esprit se sent un peu libre.
Les équations sous mes yeux hagards qui me narguent.
Les roues du métro, les roues du bus, les roues du rer, les passagers... tout tourne avec les transports en commun...

Ma nouvelle vie me phagocyte peu à peu. Je me sens débile 302 fois par jour. J'alterne le découragement à l'excitation sauvage à une fréquence impressionnante. En quelques mots, je suis entré pleinement dans ma nouvelle vie de thésard.

Bientôt on m'appellera Docteur. J'aurai un bureau avec sur la porte une carte de visite encadrée : Yo, docteur es aéro ce que tu veux. Je ferai des conférences de par le monde, je révolutionnerai les sciences, etc etc.

Ou alors j'aurai un beau diplôme de plus, empilé avec les autres au fond d'un placard, et je parcourrai le monde de toute les façons, mais cette fois peut-être plutôt à la recherche d'un beau spot de photo, ou de saut, ou à la recherche d'une nouvelle rencontre.

Ben ouais les rêves ça disparaît pas comme ça. Et le rêve de voyage a la fâcheuse tendance de s'auto-alimenter.
On n'en est pas sorti, moi j'vous l'dis.

Point positif : chaque minute occupée à se prendre la tête sur un autre sujet que le voyage est une minute moins déprimante.
Point négatif : il reste quand même beaucoup de minutes...

Mais au-delà de ce constat désabusé et un peu pessimiste, je crois que cette nouvelle vie me plaît, et qu'elle me renvoie peu à peu dans la "vraie vie". Je force encore mes motivations, mais elles ont au moins le mérite d'exister.