La semaine dernière, deux ponts m'ayant laissé pour le moins fatigué, je me suis dit que je méritais amplement un petit congrès scientifique dans un endroit exotique. Début de thèse et bourses vides obligent, j'ai pas pu faire plus exotique que l'Île d'Oléron, ce qui eût pu être pire je vous l'accorde.

Premier vrai bain de sciences avec vrais chercheurs à tous les coins du centre de vacances (ah ben oui hein tant qu'à faire exotique autant qu'il y ait piscine, vélos, cours de tennis et open bar), et au milieu de tout ça la preuve s'il en est que les mondes parallèles existent, ou en tout cas que le monde de la Recherche est bel et bien un monde à part.

Oubliez les savants fous, cheveux dans tous les sens et petites lunettes rondes bien vissées sur le nez. Les chercheurs d'aujourd'hui sont des gens normaux, avec des vies normales et des envies bien ancrées dans leur époque.
Les chercheurs d'aujourd'hui savent s'amuser sur un toboggan sans chercher à tout prix à savoir si l'eau qui s'en écoule présente ou non des caractéristiques d'écoulement d'eau peu profonde décrite par le modèle Saint-Venant.
Ils savent faire une bombe sans penser à la création de turbulence dans cette piscine calme il y a encore un instant mais qui soudainement pourrait se révéler un formidable terrain d'investigation de la cascade de Kolmogorov.

Parfois même, il savent se retourner la tête à coup de bière locale.
Simplement, à 23h30 et juste avant la fermeture, il se peut que l'un d'entre eux repense soudainement à une des présentations de la journée, sorte papier et crayon et entreprenne l'auteur de la-dite présentation sur la pertinence de la longueur d'intégration utilisée.

Un monde à part vous dis-je.