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Et pourtant certains cherchent encore des preuves du réchauffement climatique...

Aaah poésie, poésie!

Ce soir en rentrant chez moi, juste devant le bâtiment, je croise une voiture de police avec deux flics assez énervés dedans. Intrigué, je monte les trois étages qui mènent à mon couloir, et là je rencontre encore un flic. Je lui demande si il y a un problème, il me dit que non ils sont juste venu voir quelqu'un.

Le quelqu'un en question est mon voisin, un Chinois de 48 ans qui a passé 20 en Suède à ... étudier. Il en est à son cinquième diplôme, il vit depuis qu'il est arrivé dans la même chambre de 18 m² (un véritable bordel en passant), a des idées un peu bizarres, un humour spécial, un accent imbitable et une façon assez peu ragoûtante de manger ses pates. Je sais qu'il a plus ou moins plus le droit de rester en Suède après Noel pour cause d'expiration de visa, mais de là à avoir des problèmes sérieux, tout de même!

Au bout de vingt minutes les policiers sont partis. Mon voisin est resté ici, il avait moins le sourire mais pas de menottes. Alors, psycho or not psycho? J'en saurai peut-être plus demain...

Contre-coup d'un mois de Novembre difficile, je suis un peu paumé. En fait ça fait près de trois semaines que je me dis que j'ai plus qu'un mois en Suède (j'ai installé mes décorations lumineuses à la fenêtre la semaine dernière!), et donc ben au bout d'un moment il n'est vraiment resté plus qu'un mois, et après moins d'un mois... et j'ai du mal à vraiment réaliser. Je vois la date, je compte, mon esprit me dit qu'il ne reste plus beaucoup de temps mais mes impressions ne veulent rien savoir. Sorte d'aveuglement inconscient, un peu gênant pour respecter le calendrier.
Alors histoire de pas manquer l'avion, J-29.

J'ai écrit un billet cet après-midi. J'étais en colère, tout allait mal, je pestais contre la télé et ses programmes pourris, sur mes dix heures de sommeil qui m'ont cassé le dos, sur mon pc qui rame... Le titre : Fin de semana de mierda. Ca laisse rêveur.

Et pis voilà, j'ai pas dû appuyer sur le bon bouton, j'ai pas publié, et le billet est parti dans les tréfonds des oubliettes abyssales d'internet. Et finalement c'est pas plus mal. Maintenant ça va mieux : la neige tient ; c'est calme, c'est beau, c'est la Suède.

M'attendez pas pour le dîner je crois que je vais aller faire une snökrig :o)

Eh oui l'hivers chéri par tant de Suédois (c'est du 2nd degré, je précise pour pas que vous vous étonniez d'un Suédois qui gémit quand il voit de la neige) et fantasmé par tant d'étrangers (ceux-là mêmes qui ne savent pas que les Suédoises ne sont pas toutes blondes où que Stockholm/Oslo/Helsinki n'est pas un combo désignant à lui tout seul les capitales du Nord de l'Europe) semble être arrivé.

Note pour plus tard : penser à ne pas couper 50 fois mes phrases avec des parenthèses

Oui donc : premières neiges mardi (à 8°C j'ai eu un moment de doute m'enfin on s'adapte à tout hein), chute de température drastique (il fait maintenant -3°C, aux alentours de 0°C la journée) avec le nez qui picotte et les oreilles qui pincent, et comme dirait un Erasmus fraîchement débarqué (ouhouhou fraîchement, c'est le cas de le dire) : "un ptit air froid qui sent bon le ski" (c'est vrai que je me suis aussi fait cette réflexion l'an dernier)(ben oui moi aussi j'ai été Erasmus et je pense ce que je veux d'abord).

Note pour plus tard : essayer d'appliquer mes remarques dès qu'elles voient le jour

Avec ceci, Santa Lucia arrivant et le secret espoir masochiste qu'il neige très fort et qu'il fasse très froid avant Noël (oui oui masochiste parce que ça pince fort quand même à partir de -10°C), eh bien cette sensation bizarre que c'est bientôt fini. La Suède, l'échange, la vie étudiante...
Certes, les cours pipos, les exams et ces chers devoirs à la maison ne me manqueront que peu. Certes aussi, mon doute persistant sur mon occupation professionnelle future me pousse à m'imaginer reprenant des cours. Mais cette douce insouciance, avec pour seules interrogations hautement existencielles : "où vais-je boire un pot ce soir?", "ai-je cours à 10h ou 13h demain?" et "ai-je bien validé tous mes cours pipos?" ; tout cela sera bien terminé.

Et puis avant tout ça, ce qui me fait avancer en ce moment même quand ça va pas : le Yotour du Monde. En solitaire mais avec rencontres déjà prévues en Inde, à Singapour, en Nouvelle-Zélande, au Chili et peut-être au Pérou. Réservez dès à présent si vous êtes intéressés, un an c'est finalement pas si long que ça!

Alors oui en effet je suis de retour. Oui je vais essayer d'être régulier. Oui je déprimais. Oui je me suis fait secouer les puces -par une Suisse charmante marrante que j'attendais pas vraiment dans ce rôle- mais ça va mieux. Allez tous en choeur :
Happy Face!

Mauvaise période que celle-ci. Comme tous les ans plus ou moins à la même époque de l'année, je me fais ma petite déprime dans mon coin. Je dois tenir ça de mon père.

Mais bon comme on évolue (même moi, eeeeh oui) la déprime n'est jamais exactement la même. Certains démons restent toujours là, après tout c'est toujours agréable d'adopter un p'tit démon ça passe le temps quand on s'ennuie. Mais quand même le cadre global se nuance et change. L'an dernier à la même époque j'avais l'esprit tourmenté par Mlle N. Cette année elle me tourmente encore un peu (mais je ne la qualifierais quand même pas de p'tit démon) mais juste parce que je suis déçu. De toute façon, comme dirait Desproges, "on reconnait ses amis à leur faculté de nous décevoir". Alors n va dire que c'est une bonne amie.

Ce qui me gêne beaucoup plus, c'est que ce qui me semblait avant une incertitude, une indécision quant à mon futur, devient un véritable problème. Je ne me sens pas fait pour le métier d'ingénieur. Pire je ne suis pas sûr de correspondre aux sciences en général. J'ai l'impression, toutes choses égales par ailleurs (elle tue cette tournure, à chaque fois que je la lis j'ai un bouton qui pousse), que j'exercerais mieux mon intelligence sur d'autres sujets. Comme si l'optimum n'était pas atteint. Tout ça me frustre horriblement. Je n'arrive pas à savoir si c'est juste la peur de l'échec, auquel cas je serai confronté à ce problème dans quelque domaine que ce soit, ou bien si c'est une véritable révélation. Disons qu'en cas d'incertitude forte et persistante je vais très sérieusement songer à faire autre chose de ma vie.

En attendant que l'automne se passe et que les premières neiges arrivent, je rumine. Je rumine et je mate beaucoup de bons films : si je trouve le courage je vous parlerai de Crash, ou encore de Embrassez qui vous voudrez. Et même Donnie Darko. Si vous êtes sages.

Certains parlent de malchance, d'autres de destin, d'autres encore de couille dans le potage. En vrai c'est juste que j'ai accumulé bizarreries, agacement et raz-le-bol. Ca aurait pu me permettre d'écrire un billet du genre de celui-là mais intitulé Air France c'est de la m... c'est cher, ça m'aurait peut-être un peu défoulé. Mais bon il faut reconnaître que deux Suédoises charmantes comme tout au guichet ça fait passer la pilule, même de taille conséquente (surtout que moi quand on me parle français avec un accent je fonds. Enfin ça marche surtout avec les filles je sais pas pourquoi).

Donc voilà entre les aller-retours à l'aéroport (3h à chaque fois), les dossiers qui s'annulent tout seul, les amis dont on se demande si ils sont si amicaux que ça, les chauffards qui manquent de provoquer un accident de bus mais qui ne manquent pas de vautrer mes sacs de course, mon stage à l'étranger qui se transforme peu à peu en douce chimère... eh bien la semaine passe lentement et on se retrouve tous les soirs à n'avoir envie que d'une chose : se lobotomiser le cerveau de façon violente.

Heureusement l'Hhomme a inventé MTV et le R'n'B. Et l'ultimate boxing sur Eurosport aussi. Et puis bien sûr les nouvelles internationales et les voitures en feu. Que serait-on sans télé, je vous le demande.